L’Histoire du chantier Wauquiez
Le saviez-vous ?
Les Tanneries Wauquiez ont été fondées en 1895 par M. Henri Wauquiez, l’arrière grand-père du fondateur des Chantiers Wauquiez. A l’origine les cuirs étaient destinés au tannage de cuirs à « corroirie »; les courroies étant un accessoire indispensable à l’entraînement des métiers à tisser de l’industrie textile locale. Les deux générations suivantes (« Henri II et III !…) développèrent le tannage des cuirs à semelles de chaussures selon la méthode dite du « tannage lent ». Les tanneries Wauquiez étaient dans les années 50 une des plus importantes d’Europe dans cette spécialité, avec une installation ultra-moderne de manutention des cuirs entre les différentes fosses de tannage de h3m x L3m x L3m. La salle avait une surface exceptionnelle de 80m de long sur 20m de large, parcourues d’un bout à l’autre par un « pont roulant ». La clientèle des Tanneries Wauquiez comptaient les plus gros fabricants de chaussures de l’époque: BATA, Chaussures André, Myris, …
Assez curieusement c’est cette installation qui devait favoriser la transformation de la tannerie en chantier naval en 1965. Il avait suffi de démolir toutes les fosses existantes pour disposer d’une grande salle de 10m de hauteur sous plafond dans laquelle le pont roulant facilitait les déplacements des coques de bateaux dans la chaîne de fabrication.
De la tannerie au chantier naval…
L’établissement est transformé en usine de construction navale en 1965.
En effet, suite à la mise en production par Dupont Nemours des semelles élastomères qui concurrençaient le cuir à semelles, l’industrie du cuir connut une crise sans précédent : la consommation de cuir baissait subitement de quatre vingt dix pour cent en une année. Cet engouement pour le synthétique ne devait durer que quelques années avant que le consommateur ne prenne conscience des inconvénients pour la santé. Mais, la crise fût suffisamment grave pour contraindre la famille Wauquiez à arrêter la tannerie. Cette tâche ingrate fût confiée à Philippe, frère d’Henri et son cousin Geo Wauquiez.
Pendant cette période, Henri Wauquiez et son épouse Véronique, passionnés de yachting passent chaque été leurs vacances sur la côte d’azur à la barre d’un voilier nouveau, toujours plus beau et plus grand, acheté au cours de l’hiver précédent. Et c’est ainsi qu’ils acquièrent en 1964 un Elizabethan 29 dessiné par Kim Holman et construit par les chantiers Webster dans l’île de Wight dans le sud de l’Angleterre.
Ce bateau fait sensation dans toutes les escales de sa croisière été 1964 sur la côte d’azur. A tel point que de St Tropez, Henri appelle au téléphone Mr Webster et lui demande l’agence de distribution pour la France. «D’accord» lui répond Mr Webster, en pensant qu’il en vendrait un ou deux exemplaires. Mais en fait, à la fin des vacances, sept commandes fermes étaient signées pour livraison avril 1965 ! «Impossible» répond Webster, qui ne fabriquait que deux bateaux par mois et dont le carnet de commandes était déjà rempli pour toute la saison d’hiver.
C’est ainsi qu’Henri Wauquiez qui rappelons le, était ingénieur chimiste, eut l’idée de proposer à Mr Webster de fabriquer les bateaux sous licence dans les locaux de la tannerie. Un accord est signé par lequel Mr Webster prête le moule de l’Elizabethan 29 et Mr Vachez, nouvellement embauché ira passer deux mois en formation au chantier Webster. Tâche difficile pour un monsieur qui ne parlait pas une mot d’Anglais !
Assez curieusement, la présence d’un pont roulant dans une salle de cent mètres de long sur vingt cinq mètres de large qui servait à plonger les peaux dans les différentes fosses de tannages de trois mètres sur trois mètres, était idéale pour assurer le déplacement des coques de bateaux dans une seule énorme fosse une fois que les fosses de la tannerie furent démolies.
Entre temps, Henri et Véronique Wauquiez décident de la création d’une société «Henri Wauquiez fils» dont l’objet social est la fabrication de bateaux de plaisance. Celle-ci sera locataire d’une partie des bâtiments de la tannerie.
Le tour de force fût que dès le mois de mai suivant, les sept bateaux commandés étaient livrés à bonne date. En outre, l’Elizabethan 35, objet du même contrat de licence, entrait en production en 1966.
L’architecte Kim Holman très satisfait de la finition des Elizabethan fabriqués en France d’une qualité équivalente à celles des voiliers produits en Angleterre, acceptait de dessiner en 1968 un nouveau bateau spécialement conçut pour les chantiers Wauquiez : le Centurion 32 qui fût produit en 380 exemplaires.
Et c’est ainsi que par la seule volonté et l’imagination de Henri et Véronique, naquirent les premiers Wauquiez, marquant le début d’une histoire qui, aujourd’hui plus que jamais, est faite d’amour du travail bien fait. Il propose aux plaisanciers des voiliers confortables, rapides et fiables : les modèles les plus anciens sont recherchés par les amateurs de croisière hauturière.
Les premiers Elizabethan et Prétorien ont fait place aux magnifiques Centurion et Pilot Saloon, et la même passion anime toujours toute l’équipe Wauquiez : faire de chaque nouveau voilier construit un exemple d’excellence, tant en termes de qualités marines et de performances qu’au niveau de son élégance et de sa finition.